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17 et 18 avril 2008, Grand Prix de France au Mans: un week-end contrasté!

 
   

Allez, c'est reparti ! Le Team VTC pose à nouveau ses roues sur le circuit du Mans, cette fois pour le Grand Prix de France 2008.

Déchargement du camion, installation du stand, vérifications techniques et préparation de la moto occupent les journées du mercredi et du jeudi.

Pour cette occasion, la petite 125 arbore un numéro 52 dont le design Vintage, s'il plaît aux anciens, ne fait pas l'unanimité chez les plus jeunes…

Le vendredi, la moto est moyenne et Steven ne trouve pas immédiatement ses marques.

Le problème, c'est que la météo est annoncée pluvieuse pendant tout le week-end et si la deuxième séance qualificative se déroule sous la pluie, le pilote invité en " wild card " ne pourra faire mieux que sa position actuelle, soit 35ème en 1.48.05…
Aussi, le samedi matin, alors que les mécaniciens finalisent les derniers réglages pour la deuxième séance d'essais libres, les yeux sont plutôt tournés vers le ciel du Mans, mi dégagé, mi nuageux, mais jamais vraiment certain dans cette région.

D'ailleurs, pour compliquer le tout, la session débute avec une piste mouillée mais qui s'assèche rapidement.

Les pneus " pluie " n'y résisteront pas !

Heureusement, l'après-midi, pour la deuxième séance qualificative, la piste est sèche.

La machine tourne mieux et l'espoir renaît puisque Steven, très concentré, tourne environ deux secondes plus vite que lors de la dernière manche du championnat de France qui s'est déroulée ici même, il y a moins de deux mois.

Suivre sa progression demande un subtil jonglage entre les différentes pages du moniteur ; images de la course, temps partiels, temps au tour et position !

Certes, on est encore loin des performances des machines qui participent au championnat du monde, mais la différence entre un simple moteur compétition-client et un moteur " kité " de Grand Prix se paye à un prix que le Team ne peut s'offrir.

Malgré tout, l'équipe a trouvé un bon réglage et Steven, motivé par le comportement de sa machine, donne tout ce qu'il peut en réalisant finalement un temps de 1.46.6, en 31ème position sur 39, soit mieux que ce que l'on pouvait espérer.

 

Respect à Steven!

Le Team est content et la routine habituelle de préparation du Warm Up du lendemain se passera dans un mélange de bonne humeur et d'espoir de briller le lendemain. Cette routine est toujours la même, entre deux roulages : analyse de l'acquisition de données, démontage et nettoyage complet de la machine, changement de carénages, démontage du piston pour analyser la combustion et les frottements, réglages en conséquence, changement de pneus, etc…

Le programme de Steven est différent : débriefing avec Karim et les mécaniciens, massage et préparation physique, analyse des temps et stratégie avec Mathieu Gines, pilote en SuperSport, avant un bon repas avec le Team au complet.

Avant d'aller se coucher, vers 21 heures, il testera les montées en régime de sa moto, légèrement améliorées par de petites astuces… En effet, très motivés par la qualification, les mécaniciens lui ont en effet préparé une machine au mieux des possibilités d'une compétition-client.
Apparemment, le résultat est probant !

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Bref, même si rien de spécial n'est à signaler, le méticuleux travail se poursuivra tard pour les mécaniciens du VTC, alors que les autres stands sont éteints depuis longtemps !

Minuit, la machine est fin prête pour le lendemain...

Le dimanche matin, à sept heures, le brouillard recouvre le circuit et on se demande vraiment si le Warm Up ne sera pas annulé ou reporté.

Il n'en est rien et, contrairement à la veille, toute l'équipe espère la pluie pour la course, afin d'essayer de compenser la différence de puissance entre la moto et les machines de Grand Prix.
Steven essaie de tirer le meilleur de sa 125 Honda lors du Warm Up et finit par chuter et sera ramené peu après par une des motos d'intervention rapide de l'organisation.

Comme souvent, et fort heureusement, ce n'est qu'une simple glissade et cela fait partie des impondérables d'un week-end de compétition. Il reste moins de deux heures avant la mise en pré-grille et les quatre mécaniciens ne sont pas de trop pour remettre la machine en état.

Sans parler, chacun sait ce qu'il a faire et le fait. Le pilote, quand à lui, ira chercher une nouvelle combinaison et essaiera de se re-concentrer progressivement.

Les représentants de la presse, en véritables professionnels, ne se contentent pas de visiter les leaders de la catégorie mais s'intéressent aussi à ceux qui ont moins de moyens…

Les MotoGP effectuent leur Warm Up: accaparé par la remise en état, pas question pour le Team de profiter de l'impressionnant spectacle…

Les minutes s'égrènent et il est déjà l'heure de partir pour la ligne de départ en n'oubliant pas le chariot contenant les outils indispensables ainsi que deux pneus "pluie", au cas où...

Il est l'heure; la petite 125 jaune et bleue se retrouve dans la "cour des grands!"

Les panneauteurs sont sur le muret pendant que Karim suit les temps sur le moniteur à l'intérieur des stands.

Le départ est plutôt bon et, peu à peu, Steven gagne quelques places.

 

En regardant les moniteurs, on peut se rendre compte du déroulement de la course du pilote VTC; à l'attaque derrière une autre machine, voire profitant de son aspiration, créant un trou sur son poursuivant ou, à partir de la mi-course, souffrant légèrement de la longueur de l'épreuve, beaucoup plus longue qu'une manche du championnat de France...

Soudain, la tension monte : Steven ne passe plus et les panneauteurs, craignant une mauvaise nouvelle, se tournent immédiatement vers l'écran géant alors que Karim change frénétiquement de chaînes sur le moniteur.
Celui se contente de ne pas afficher de temps mais n'affiche aucune image de bac à sable qui signifierait une chute.
En fait, il pleut sur une partie du circuit et la course, annoncée au départ comme " course sèche " est interrompue par les drapeaux rouges. Néanmoins, on attend Steven avec impatience…

Nouveau départ dans 15 minutes, pour cinq tours seulement, le temps de changer les pneus et de briefer le pilote (" reste tranquille et termine la course ") mais pas d'enrichir la carburation pour s'adapter aux nouvelles conditions météorologiques.
Steven échange ses sliders contre des modèles plus épais, adaptés à la piste mouillée.

Le nouveau règlement ne cumule plus les temps des deux manches et tous les espoirs sont donc permis lors du deuxième départ, sous une fine pluie…

Parti en 23ème position, Steven tourne à seulement 6/10 des meilleurs temps ; c'est rapide, très rapide, d'autant qu'en tête de course, quelques pilotes se font surprendre par l'adhérence précaire de la piste et chutent malencontreusement.
Au bout de trois tours, et alors qu'il n'en reste que deux à parcourir, sans doute surmotivé par l'espoir de se faire remarquer en Championnat du monde et de ramener quelques points (ce qui serait effectivement un véritable exploit !), Steven se retrouve en 13ème position.



Seulement, il se retrouve derrière Alexis Masbou, parti 17ème, et il est tentant "d'aller chercher" cette vieille connaissance française…
Hélas, ce qui pouvait arriver arriva et, trop optimiste, il chute au virage des S bleus en perdant à nouveau l'avant de sa moto!
Evidemment, dans les stands et sur le muret, c'est instantanément la douche froide après l'excitation …

Personne ne parle et certains préfèrent s'isoler, même si tout le monde est conscient qu'il est plus facile d'appliquer une stratégie devant un moniteur que sur une selle de moto, dans le feu de l'action.

Steven rentre peu après, mi énervé, mi apeuré par la réaction de Karim. Celui-ci en grand professionnel, et en laissant de côté la somme de moyens et d'énergies mises en place pour ce week-end exceptionnel, le rassure et lui affirme qu'il n'a rien à se reprocher : "tu as fait ton boulot, comme tout le monde. Ce n'est pas grave ! Arrête de faire cette tête-là !"

Il est vrai que tout le monde a donné le meilleur de lui-même et c'était un peu "ça passe ou ça casse"…

La frustration est là mais c'est le jeu de la compétition et le team n'a rien à se reprocher : à machines inégales, pas possible de se faire remarquer sans prendre des risques!

La progression est d'ailleurs bien présente si l'on compare les temps à ceux de l'année dernière, ou même à la dernière manche du championnat de France sur ce circuit, que Steven avait pourtant gagnée (temps amélioré de deux secondes et quatre dixièmes) !
Les corps sont fatigués, les esprits las, mais il faut encore laver la machine (pour la débarrasser immédiatement du sable pris lors de la chute), démonter le stand, recharger le camion et prendre la route, pendant que chacun essaie de se motiver et de se concentrer sur le départ pour la prochaine manche du championnat de France; dans trois jours, au Vigeant, en espérant que la bonne prestation du Mans s'y concrétisera…

Vu de l'extérieur, on ne peut qu'être envahi de respect devant tant de motivation et de professionnalisme de la part de ces bénévoles!

Passion, quand tu nous tiens…